La question d'un enseignement précoce des sciences dès l'école maternelle semble désormais posée. De nombreuses recherches récentes visent donc à préciser les compétences accessibles aux jeunes élèves (Trundel & Sackes, 2015). Ces travaux présentent néanmoins des difficultés spécifiques liées aux limites des capacités d'expression orale des enfants.
L'enregistrement audiovisuel s'avère alors précieux pour capturer leurs réactions, verbales ou non, à diverses pratiques enseignantes. Des techniques d'analyse émergente (Siry, 2013) permettent alors d'identifier des attitudes, comportements ou compétences. Une conséquence en est toutefois l'introduction de biais induits par le cadre théorique sous-jacent. Nous nous proposons dans cette communication de montrer l'intérêt d'une seconde analyse croisée pour faire apparaître des éléments passés inaperçus lors de la première analyse. Pour cela, nous nous appuierons sur l'exemple de deux vidéos tournées dans des classes accueillant des élèves de 5-6 ans dans des contextes culturels différents (Luxembourg et France). Lors de la première analyse, deux cadres théoriques distincts ont été utilisés : le premier s'appuie sur des perspectives socioculturelles (Sewell, 1999) et le second sur un cadre épistémologique (Blanquet, 2014). Leur focalisation commune sur les pratiques permet le croisement effectif des analyses.
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