L'approche anthropologique du didactique propose une définition praxéologique du savoir (Chevallard, 1997), selon laquelle toute activité humaine peut être modélisée par une composante praxis (ensemble de techniques permettant d'accomplir un type de tâche) et une composante logos (ensemble de discours qui décrivent, justifient et généralisent les techniques) au sein d'une institution. Par ailleurs, la fonction des pratiques langagières dans les situations d'enseignement-apprentissage est un objet d'étude exploré depuis quelques années déjà par certains courants de recherche comparatistes en didactique. Les travaux de Jaubert & Rebière (2012) ont notamment contribué à montrer comment la mise en langage des savoirs dans différentes disciplines relève de manières d'agir-penser-parler différentes, témoignant de différentes formes de "rationalité" d'une discipline à l'autre. Cette communication se propose d'interroger quelques nécessités épistémologiques qui président à l'articulation praxéologique du faire et du "dire le faire" dans le cas de deux types de taches marqués par des disciplines scolaires distinctes : ordonner des grandeurs en mathématiques et modéliser un phénomène à l'échelle microscopique, en physique. Ces différences dans la gestion des discours produits des élèves nous amènent à questionner la fonction même de la verbalisation dans les types de tâches considérés, en regard du fonctionnement des disciplines.
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