L'analyse a priori d'une tâche ordinaire d'élève, considérée comme une tâche (de formation) qui incite les étudiants en formation initiale à interroger les conditions de possibilité de construction du jeu didactique, est sans doute à questionner quant à sa forme et sa pertinence pour l'ensemble des disciplines scolaires. Dans le cadre d'un module dit « transversal », elle est également inscrite dans la logique de l'alignement curriculaire, dont l'enjeu est la cohérence entre le savoir à enseigner dans les plans d'études, les objectifs d'apprentissage, les tâches données aux élèves et l'évaluation. Les données révèlent notamment que les étudiants éprouvent des difficultés majeures à déterminer les caractéristiques spécifiques de l'objet à enseigner et leur présence possible dans les tâches destinées aux élèves. En contraste avec les consignes strictes qui caractérisent cette tâche de formation, la narration et l'analyse de trois situations rapportées par des étudiants montrent, d'une part, une préoccupation majeure pour des aspects relationnels et éthiques et, d'autre part, une absence d'objets de savoir et de très rares références aux apprentissages des élèves. Ce constat interpelle dans la mesure où le savoir apparaît difficilement et n'est pas sans conséquence sur la didactisation des savoirs pour enseigner et à enseigner.