L'élaboration d'un « modèle de l'action du professeur » (cf. Sensevy, Mercier & Schubauer-Leoni, 2000) relève d'une problématique qui, d'une part, combine dimensions épistémologique, théorique et empirique ; d'autre part, gagne à être envisagée dans une perspective dynamique, qui fait place à un permanent aller-retour entre théorie et empirie et à l'ajustement conceptuel qui en découle. Considérant la notion d'« action conjointe » et le modèle éponyme (cf. Schubauer-Leoni, Leutenegger, Ligozat & Fluckiger, 2007) comme des concrétisations de cette dynamique heuristique, l'objectif de cette contribution est de poursuivre le questionnement, en examinant la manière dont ce type de modélisation est présente, non dans les théorisations des didacticiens, mais dans une catégorie circonscrite d'empiries, en l'occurrence dans les propos des enseignants. Des représentations de l'agir relevant de « l'action conjointe » sont-elles attestables dans les productions verbales des enseignants ? De quelle manière et avec quels outils est-il possible de les mettre en évidence ? Nous tenterons de répondre à ces questions sur la base d'une analyse comparative d'entretiens, issus de dispositifs d'analyse de pratiques, et portant sur des leçons d'allemand et de français langue étrangère. La méthodologie d'analyse des données mobilise le modèle d'analyse du discours élaborée par Bronckart (1997) et la conceptualisation des figures d'action (Bulea, 2010).
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